Les excès de notre modèle économique occidental mènent à une gabegie planétaire telle que les limites de nos ressources nous apparaissent chaque jour plus alarmantes. Face aux ultimatums répétés du corps scientifique, les consciences s’éveillent, se regroupent et appellent à la recherche de modèles sociaux plus pérennes. Au seul vu des courbes de population, des stocks en énergie fossile et de l’impact climatique des gaz à effets de serre, l’équation à résoudre semble de taille.
Sur le plan alimentaire, le modèle qui s’est imposé avec l’avènement de l’ère industrielle par les puissances coloniales est de plus en plus décrié : UNSUSTAINABLE. Au nom de quelle idéologie peut–on soutenir un système de production agricole au rendement négatif : Il faut plus d’une calorie
fossile pour produire une calorie alimentaire, alors que le fameux quatuor Terre–eau–air–soleil nourrit les êtres vivants depuis toujours ? Comment soutenir un système qui nécessite le transport par voie maritime d’une grande partie de l’alimentation de végétaux et d’animaux dénaturés ? Comment accepter une agriculture qui épuise les nappes phréatiques des 4 coins du globe ? Au nom de quels profits promouvoir une alimentation surprotéinée qui nuit tant à la santé, coûte tant à la collectivité ? Pourquoi nourrir des ruminants avec des céréales qui les fragilisent alors que ce grain ferait de bonnes galettes dans les millions de foyers où rôde la faim ?
Face à tant d’inepties qui font injure à l’Homme, certains sont tentés par l’extrême : Simplement ne plus consommer de viande, voire, supprimer tout produit d’origine animale de notre assiette. Une telle motivation relève le plus souvent du pragmatisme (Notre corps n’en a pas besoin, la consommation de viande serait malsaine), parfois, d’une philosophie liée à la non violence (Tuer un animal serait un acte indigne de l’être humain) et dans l’extrême, à une idéologie selon laquelle l’animal domestiqué serait une hérésie, qu’il faut relâcher dans la nature toutes nos poules et tous nos veaux, ne plus tirer profit de l’esclavagisme de la poule en lui dérobant son œuf, de la vache en lui tirant son lait… Ces idées génèrent forcément des débats qui amplifieront à la mesure de
l’urgence alimentaire et de la surpopulation en mammifères (humains et autres bestioles…) de notre planète.
Dans l’aiguillon du mois de juin, nous tenterons d’imaginer notre territoire livré (sans pâture !) à un monde végan… ou à l’alternative d’un élevage non concentrationnaire, lié au sol et autonome, limitant les intrants au maximum… Entre cette joyeuse opposition… ça pourrait bien saigner… alors restons calmes et ne buvons que du sang… de la terre : du bon vin bio de la buvette du Martsi !