Historiette vécue céans, ce jour:
3 ans déjà qu’au cours des belles soirées, aux abords de la ferme de l’Enfer, une stridulation aux accents exotiques attise ma curiosité. Je pensais à un crapaud… m’approchais à pas d’indien de cette source sonore qui sans cesse réitérait son défi envers l’esprit scientifique qui sournoisement hante mon tréfonds.
… de me jeter tel un tigre sur ces notes… et ne trouver qu’à me planter les doigts dans la terre….
une terre toujours humide et très humifère (1er indice)
…cette fois–ci, la nargueuse créature sévissait devant la porte du poulailler, là…. juste là, sous la gouttière du vieil appentis, où je verse la poubelle organique de
la cuisine.
… hier déjà, j’avais écarté les quelques débris en soupçonnant la découverte d’un malin amphibien en quête de quelque ver ou limaçon, lui–même alléché par la
manne potagère en dépôt… mais fi ! je rentrai bredouille.
…Or, ce–soir, armé d’une velléité particulièrement vindicative, convaincu de n’avoir perdu qu’une bataille, mais pas la…(cf manuels d’histoire), alors que j’allais « fermer les poules » derechef……….
à l’oreille je me suis approché du–dit son, à pas de loup, et en balançant doucement la tête de droite et de gauche, dans l’idée de mieux en localiser la
source…
En arrêt, tel un épagneul.., à portée de mains, j’étais sûr de pouvoir toucher l’animal, lequel, entendu la puissance de son chant, devait être plus que visible à
l’œil nu, même dans cette pénombre du couchant.
………………………et scrrrriiiiitch !!……..et scrrraatch !!!….d’entailler l’humus de mes doigts assoiffés du naturaliste improvisé, humble successeur des augustes
Linné et autres Buffon……………… mais peut–être moins délicat dans mes faits et gestes, soit !
…………..las…………….je ne remontais à mon visage douloureusement impatient
que ……des ongles imprésentables.
Mais….Mais ! (oui, bien sûr, il y a un MAIS, sinon ce ne serait pas une vraie histoire ),
ma petite fouille, quoiqu’ apparemment vaine…..ne me laissait pas
inconsolablement bredouille….
Hé…hé…hé…………….
…..à pleines mains, j’avais trouvé……………du vide !
: une galerie… une petite galerie, certes, mais suffisamment grosse pour qu’à 21heures passées je la détecte et puisse, en invétéré conquérant, en suivre le chemin, ondulant à une poignée de centimètres de la surface du sol (2nd indice)…
… au ressenti, disons…. le diamètre de mon petit doigt (3ème indice, et pas des moindre, car il précise la taille du shmillblick, n’est–ce pas ?) … alors adieu le soupçon du batracien romantique, avatar du prince que je rêvais d’être. Je vous l’avais dit, Watson !
Bon. Où en sommes nous …
notre mélomane vit sous terre, comme la taupe,
il creuse des galeries, comme la taupe
il apprécie les terres riches, comme la taupe
car dans ces substrats des VERS il chassera, comme la taupe ! (3ème indice)
Aaaaah …l’idée germe …………. vite ! : vérification par comparaison sur un autre paramètre, la bande son:
ce chant, cette stridulation puissante et linéaire, ne s’approche–t–elle pas de celle du grillon ?
…alors….le croisement entre une taupe et un grillon: TILT !!!
Cette fois la suspicion est à son comble……..à l’instar de ma précipitation vers la maison. Direction le Web:
Le cœur palpitant, le souffle retenu du chercheur à l’aube de la lumière, je tape:
« chant de la courtilière«
et, les yeux humides, la main sur le cœur, je confirme:
https://www.youtube.com/watch?v=CxZzYA0JQa0
http://dico–sciences–animales.cirad.fr/liste–mots.php?fiche=7640&def=courtili%C3%A8re
Tof Darwingner, pour vous détendre simplement
Mardi 3 juin 2014
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